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critique et conférences

villy vous prépare bien d’autres gaietés, toujours à propos de M. Siméon Pécontal :


Il naîtra sur un lit de chaume,
Et celle qui l’aura porté,
Ce roi du céleste royaume,
Gardera sa virginité ;
Car, à travers sa chaste mère,
Passera l’enfant radieux…


Trait raphaëlesque ! interrompt ici M. Barbey d’Aurevilly. Cela ne vous remet-il pas en mémoire le pavé de l’ours ? Que voulez-vous ! Il y a dans ces strophes tant de cœur, tant de vie, tant d’émotion ! Et puis, quelle inspiration !

Par exemple, je ne sais à quoi attribuer l’enthousiasme de M. Barbey d’Aurevilly pour M. Pommier, qui n’est, lui, ni inspiré, ni ému, ni vivant. C’est vrai qu’il n’est pas davantage imagé, gracieux, profond, ou pénétrant, qualités qui sont mes préférées ; mais moi, qui me pique d’être conséquent, je ne considère pas M. Pommier comme un grand poète, ni même comme un poète. Pour moi, c’est au plus un versificateur amusant, et voilà tout. Il faut lire cet incroyable éloge pour se faire une idée du degré d’admiration de M. Barbey d’Aurevilly pour cet heureux M. Pommier. C’est tout uniment prodigieux. Au sujet d’une amplification assez réussie, et