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voyage en france par un français

dernières ténèbres du plus fangeux athéisme, admirez comme l’Angleterre et l’Amérique, fidèles gardiennes du repos dominical, voient, — récompense magnifique ! — tout ce qu’il y a d’hommes de bonne foi dans leurs églises revenir à la seule Église, et ce, par groupes quotidiens, en foules incessantes.

Mais la France est aimée de Dieu quand même. L’intense, intelligente, patriotique et prévoyante pitié de nos ancêtres nous a gagné de splendides indulgences et la grâce nous poursuit, infatigable.

Celle qu’on invoque jamais en vain a, dans ces derniers temps, multiplié en de lumineuses paroles son désir doucement impérieux d’être invoquée sur divers points de notre territoire. L’une des principales de ces miséricordieuses visites insistait tout spécialement — et de quelle manière touchante et forte ! — sur la nécessité absolue de l’observation du Dimanche. Pleurs, menaces de la Salette, promesses de Lourdes et de Pontmain, miséricordes sans nombre et punitions effrayantes, œuvres nouvelles, pèlerinages plus florissants que jamais, nobles souffrances et courageuses oppositions à Quatre-vingt-treize revenu, attente sereine d’un martyre probable, expiations pour la foi, — que de gages, que d’espoirs, quelle presque cer-