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Page:Verlaine - Correspondance, t1, 1922.djvu/24

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Les Lettres à Edmond Lepelletier constituent un ensemble de cent quarante-sept pièces, réunies en un volume d’un format correspondant à l’in-8° courant, revêtu d’une demi-reliure en chagrin rouge, aux plats de papier marbré. Ce « manuscrit » appartenait à notre ami regretté, Henri Saffrey, qui le tenait de Edmond Lepelletier, et c’est au fils de ce généreux bibliophile, M. Alfred Saffrey, amateur d’art lui-même, qu’on en doit la présente publication. Qu’il nous soit permis de lui adresser ici toute notre gratitude. Sur les CXLVII numéros (en réalité CXXXVIII) de ce recueil factice, CXX environ, figurent dans l’ouvrage que Lepelletier consacra au poète (Cf. Paul Verlaine, Paris, Mercure de France, 1907, in-18), les uns en entier, les autres fragmentairement, ou à titre de simples références. Nous les réimprimons totalement, écartant seulement de puérils billets à des correspondants divers, dont la place n’est point ici. Notre texte reproduisant la leçon des originaux, nous croyons superflu d’informer le lecteur qui s’aviserait de chercher des différences entre la présente version et celle de Lepelletier, que nous n’avons jamais cru devoir rien modifier dans ces pages, même les plus intimes. Un simple renvoi nous a permis, dans les cas les plus délicats, de révéler les intentions de l’auteur, lorsque son expression paraissait un peu forte. Ainsi, le public n’aura rien perdu de ces confidences. Nous nous sommes efforcé, au surplus, d’établir un ordre chronologique rigoureux et de fixer des dates qui, trop souvent, faisaient défaut, rendant particulièrement difficile la lecture de ces précieux papiers. ][ Que dire, après cela, du correspondant de Verlaine ? Né à Paris, en 1846, ancien compagnon de ses jeux et de ses études, Lepelletier fut, certes, le meilleur ami de l’auteur de Sagesse ; il le demeura pendant une période de trente-six années, sans faillir, jusqu’à la mort du poète. Ecrivain lui-même, mêlé aux premières manifestations du Parnasse, journaliste collaborant aux feuilles littéraires les plus en vogue, on a pu dire que sa carrière fut enviable et ses succès justifiés ; rien pourtant dans son œuvre ne gardera son nom de l’oubli, comme le souvenir de cette ferveur durable, de l’intimité si noble et si touchante qu’il témoigna sans cesse à l’un des plus purs génies de ce temps. Ad. B.