Page:Verlaine - Les Poètes maudits, 1888.djvu/113

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LES POÈTES MAUDITS 91 » Quand la valse nous’prit, tous deux, quelques mo- [ments, » Vous eûtes,en vos yeux,des lueurs moins moroses. » J’étais heureux de voir sous le plaisir vermeil » Se ranimer votre âme à Foubli toute prête, » Et s’éclairer enfin votre douleur distraite f> Gomme un glacier frappé d’un rayon de soleil. » Elle laissa briller sur moi ses yeux funèbres Et la pâleur des morts ornait ses traits fatals. « Selon vous, je ressemble aux pays boréals, » J’ai six mois de clarfés et six mois de ténèbres ? » Sache mieux quel orgueil nous nous sommes donné » Et tout ce qu’en nos yeux il empêche de lire : » Aime-moi, toi qui sais que, sous un clair sourire, » Je suis pareille à ces tombeaux abandonnés. » Et, sur ces vers qu’il faut qualifier de sublimes, nous prendrons congé définiti- vement — damné petit espace! — de Tami qui les faisait. fif