Page:Verlaine - Les Poètes maudits, 1888.djvu/122

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livre de critique, — ô de critique ! d’exaltation plutôt, — à propos de quelques poètes méconnus. Ce libelle se nommait les Incompris, on n’y lisait pas encore, entre autres choses, d’un nommé Arthur Rimbaud, ceci, dont Lelian aimait à symboliser certaines phases de sa propre destinée :


LE CŒUR VOLÉ


Mon pauvre cœur bave à la poupe,
Mon cœur est plein de caporal.
Ils lui lancent des jets de soupe.
Mon pauvre cœur bave à la poupe.
Sous les quolibets de la troupe
Qui pousse un rire général,
Mon pauvre cœur bave à la poupe.
Mon cœur est plein de caporal.


Ithyphalliques et pioupiesques,
Leurs insultes Tont dépravé.
À la vesprée, ils font des fresques
Ithyphalliques et pioupiesques.
Ô flots abracadabrantesques,
Prenez mon cœur, qu’il soit sauvé !