Page:Verlaine - Les Poètes maudits, 1888.djvu/91

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Dieu dira lui-même :
J*aime cet enfant qui dort.
Qu’on lui porte un rêve d’or.

Mais après avoir constaté que Mar- celine Desbordes-Valmore a, le premier d’entre les poètes de ce temps, employé avec le plus grand bonheur des rhythmes inusités, celui de onze pieds entre autres, très artiste sans trop le savoir et ce fut tant mieux, résumons notre admiration par cette admirable citation :

LES SANGLOTS

Ah ! l’enfer est ici ! l’autre me fait moins peur.
Pourtant le purgatoire inquiète mon cœur.
On m’en a trop parlé pour que ce nom funeste
Sur un si faible cœur ne serpente et ne reste.
Et quand le flot des jours me défait fleur à fleur.
Je vois le purgatoire au fond de ma pâleur.
S’ils ont dit vrai, c’est là qu’il faut aller s’éteindre,
O Dieu de toute vie I avant de vous atteindre.
G’estlà qu’il faut descendre, et sans lune et sans j our.
Sous le poids de la crainte et la croix dt» l’amour;