Page:Verlaine - Sagesse, 1893.djvu/105

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
89
SAGESSE


Cette ville sombre !
Tout est crainte ici…
Le ciel est transi
D’éclairer tant d’ombre.
Les pas que tu fais
Parmi ces bruyères
Lèvent des poussières
Au souffle mauvais…
Voyageur si triste,
Tu suis quelle piste ?


C’est l’ivresse à mort,
C’est la noire orgie,
C’est l’amer effort
De ton énergie
Vers l’oubli dolent
De la voix intime,
C’est le seuil du crime,
C’est l’essor sanglant.
— Oh ! fuis la chimère :
Ta mère, ta mère !