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Page:Verlaine - Sagesse, 1893.djvu/125

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SAGESSE


X



La tristesse, langueur du corps humain
M’attendrissent, me fléchissent, m’apitoient,
Ah ! surtout quand des sommeils noirs le foudroient.
Quand des draps zèbrent la peau, foulent la main !

Et que mièvre dans la fièvre du demain,
Tiède encor du bain de sueur qui décroit,
Comme un oiseau qui grelotte sur un toit !
Et les pieds, toujours douloureux du chemin.

Et le sein, marqué d’un double coup de poing.
Et la bouche, une blessure rouge encor.
Et la chair frémissante, frêle décor.