Aller au contenu

Page:Verlaine - Sagesse, 1893.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
8
SAGESSE


« Vous qui parlez d’un ton si doux
En m’annonçant de bonnes choses,
Ma Dame, qui donc êtes-vous ? »

— « J’étais née avant toutes causes
Et je verrai la fin de tous
Les effets, étoiles et roses.

« En même temps, bonne, sur vous,
Hommes faibles et pauvres femmes,
Je pleure, et je vous trouve fous !

« Je pleure sur vos tristes âmes,
J’ai l’amour d’elles, j’ai la peur
D’elles, et de leurs vœux infâmes !

« Ô ceci n’est pas le bonheur,
Veillez, Quelqu’un l’a dit que j’aime,
Veillez, crainte du Suborneur,

« Veillez, crainte du Jour suprême !
Qui je suis ? me demandais-tu.
Mon nom courbe les anges même,