Page:Verlaine - Sagesse, 1893.djvu/84

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
68
SAGESSE



II



Je ne veux plus aimer que ma mère Marie.
Tous les autres amours sont de commandement.
Nécessaires qu’ils sont, ma mère seulement
Pourra les allumer aux cœurs qui l’ont chérie.

C’est pour Elle qu’il faut chérir mes ennemis,
C’est par Elle que j’ai voué ce sacrifice,
Et la douceur de cœur et le zèle au service,
Comme je la priais, Elle les a permis.

Et comme j’étais faible et bien méchant encore.
Aux mains lâches, les yeux éblouis des chemins.
Elle baissa mes yeux et me joignit les mains.
Et m’enseigna les mots par lesquels on adore.