Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, III.djvu/230

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III


Il faut toujours être meilleur
Que l’homme que l’on voudrait être
Et qu’on souhaite de paraître,
Dans l’enthousiasme et dans l’heur

De la vertu sans cesse accrue,
Tandis qu’en bas la vanité
D’une trop vraie humanité
Se sent par degrés disparue…

Certainement, le Sage doit
Aimer en outre, même hostile,
Même affreuse, même inutile,
La destinée où Dieu le voit

Se perfectionner sans cesse
Par l’effort désintéressé
D’un cœur enfin débarrassé
De toute l’ancienne bassesse