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mémoires d’un veuf

prêtres, cas, hélas ! de la ballade funéraire décernée à cet Olympio qui eut cela de commun avec le grand Roi qu’à leur voyage des pieds en avant, le peuple rigola ferme et se soûla dru.

Et son esprit travaillait. Il se donnait en songe des obsèques marquantes, lui aussi. Ses moyens lui permettaient toutes fantaisies. Mais voilà. Que choisir ? Une noble simplicité, ou de belle ostentation. Inventer, lui, du neuf, impossible : tête commerciale sans guère plus. Des artistes consultés lui dessinèrent des projets à figurer aux Arts incohérents. Il se désespérait, ne sentant pas le sourd fumisme de ces abominables croquis. Il peinait, il suait. Combien de testaments en vue de son enterrement ! Que de codicilles !

Une méningite, suite logique de tant de détresse cérébrale, l’enlevait il y a quelques jours à l’affection d’une famille chérie. Il eut, conformément à sa haute situation de fortune, un enterrement de première classe, avec grand’messe solennelle présidée par un archevêque in partibus et chantée à Saint-Philippe du Roule par Faure, la Patti et autres sommités de la voix.

Tout cela était beau, mais commun en somme. Eût-il été désolé de ces obsèques sans la petite bête, sans le clou, le pauvre cher Ernest !

Ajoutons, en fiche de consolation pour son âme dolente à jamais, que comme, en sa qualité de