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souvenirs

d’un département qui correspond exactement pour sa part, — heureux oubli ! — à l’ancienne et judicieuse division en provinces d’un régime que je voudrais voir reparaître jusque dans tous ses précieux détails.

Des treize églises paroissiales qui dressaient avant la Révolution leurs graves et délicates architectures du sein dentelé de la cité, une seule, Saint-Jean-Baptiste, est restée, vestige intéressant du XVe siècle, très richement et savamment restaurée il y a quelques années et que meuble magnifiquement une authentique pieta de Rubens. Dans ce désastre irréparable, dû pour la plus grande part à la main filiale des Robespierre et des Lebon, l’art n’aura jamais assez de regrets pour la disparition de la splendide cathédrale dont le chœur datait du XIe siècle et dont la nef, les bas côtés et les constructions extérieures remontaient à la fin du siècle suivant. À cette cathédrale se rapportent les origines du culte illustre de Notre-Dame des Ardents. Voici l’histoire de ce beau miracle, racontée par un vieil auteur, Gazet. On nous saura gré de donner en entier ce chef-d’œuvre, naïf et fin, tel que nous le copions au livre si intéressant de M. le Gentil, juge au tribunal civil d’Arras[1].

  1. Le vieil Arras, orné d’eaux-fortes, — chez E. Bradier, libraire, rue Saint-Aubert, Arras. Prix : 16 francs.