Cette entrée, maintenant celle de l’évêché,
donne par une énorme porte cochère sur une
cour d’honneur digne d’un palais royal de premier
ordre : rien de plus grandiose ni de plus
beau. La tour est circonscrite par trois corps de
bâtiment comptant à chaque étage trente huit
fenêtres, plus trois portes-fenêtres servant d’entrée.
L’ensemble des bâtiments construits en
pierres de taille dans un goût sévère, tout de
masses et de lignes, forme un rectangle de 220 mètres
de long sur 80 de large. De magnifiques
escaliers, des salles immenses aux sculptures sobres
et agréablement déliées, des galeries admirables,
deux cours intérieures longées de cloîtres
de toute beauté, richement décorées, le tout
d’une ordonnance irréprochable, font sans conteste
de ce palais le plus remarquable testament
de l’architecture monastique d’immédiatement
avant la Révolution. L’édifice auquel le temps
n’a rien ôté, non plus — heureusement — que
les hommes rien ajouté, fut construit à la fin du
XVIIIe siècle, sur les ruines d’un monastère gothique,
à même destination et sous le même titre
d’abbaye de Saint-Vaast.
Quelque déplorable que soit la disparition de cette œuvre du Moyen Age, surtout quand on en juge d’après de vieilles gravures, on peut dire, par une exception sans doute unique, et