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LE PARTI SOCIALISTE.

ligieuses s’affaiblit, plus elle diminue ; dans un siècle corrompu elle est presque annulée. Mais qu’est-il besoin d’invoquer les principes dans une question qu’éclaire une si déplorable expérience ? Que ne nous a-t-elle pas dit sur l’abus et l’inutilité des serments ? Jamais, depuis quelques années, le ciel entendit-il plus de serments d’obéissance aux lois ? Jamais fut-il témoin de plus d’infractions aux lois ? Jamais le gouvernement s’appuya-t-il davantage sur cette garantie ? Jamais en reçut-il une plus faible assistance ? Au lieu de contenir les méchants, nos serments ont tourmenté la conscience des gens de bien ; au lieu d’ajouter à la solennité desengagements, ils ont presque anéanti la simple religion des promesses ; ils ont révélé à tous le secret de l’ancienne corruption de nos mœurs ; ils en ont précipité la ruine.

« Aussi l’opinion publique demande-t-elle à grands cris que vous fassiez à jamais disparaître du milieu de nous ces jeux impies. Le peuple repousse tous les serments par lassitude, en même temps qu’il les rejette par conviction ; partout il vous répète ce dilemme si simple : législateurs, les bons seront fidèles sans serments, les méchants seront rebelles malgré tous les serments ; retranchez donc ces formules contradictoires à nos lois, inutiles à notre repos, corruptrices de notre morale. »