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not, le ministre de l’instruction publique du gouvernement provisoire, qui allait devenir lui-même la première victime de la réaction cléricale, qu’il introduisait ainsi dans la République, en lui livrant les clefs de la place, par une faiblesse coupable.

L’expérience de 1848 n’a pas profité à nos libéraux, et la même confusion subsiste dans leur esprit.

M. Jules Simon a écrit un traité de politique générale intitulé la Liberté, et il a consacré un ouvrage spécial à la Liberté de conscience. Il demande naturellement la séparation de l’Église et de l’État, et il a prononcé dans ces derniers temps un discours au Corps législatif sur ce sujet. Mais comment l’entend-il ?

M. Jules Simon ne veut pas qu’on supprime le budget des cultes, et il invoque à l’appui de son opinion de bien singuliers arguments : « Pour laisser ainsi le clergé dans le dénûment, dit-il[1], ou pour renoncer de gaieté de cœur à tout exercice public du culte, on n’oublie qu’une seule chose : c’est que la liberté des cultes est une liberté tout comme une autre, et qu’à ce titre elle doit être sacrée même pour ceux qui ne croient à la légiti-

  1. Introduction à la liberté de conscience.