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Rousseau n’écrivait-il pas dans son Contrat social : « La liberté finit où commence la représentation ? »

Si nous voulons arriver à la réalisation de la liberté, il nous faut donc à tout prix sortir de ce cercle vicieux du gouvernement représentatif.

Cette fausse notion est la véritable cause de toutes nos déceptions. Et ces déceptions ne sont pas près de finir, car nos hommes politiques persistent dans leur préjugé.

Pour eux la revendication de la liberté n’est pas autre chose que la revendication du pouvoir et ils y tiennent.

C’est ainsi que M. Jules Favre et ses collègues de la gauche croient atteindre les dernières limites du radicalisme en demandant que le pouvoir constituant soit attribué au Corps législatif[1].

  1. Dans la séance du Corps législatif, du 9 mars dernier, M. Émile Ollivier, discutant avec M. Jules Favre, disait : « Qu’est ce que la liberté ? en quoi consiste-t-elle ? Je répondrai en citant à mon éminent collègue une autorité qu’il invoque souvent, celle de Montesquieu, qui a dit : La liberté, c’est le droit de faire ce que les lois permettent. »

    À quoi M. Jules Favre répliquait : « Quel que soit le respect que m’inspire le grand nom sous l’autorité duquel M. le garde des sceaux a placé ses dernières paroles, il m’est impossible d’accepter cette définition sans restriction et sans commentaire. La liberté est le droit de faire ce que la loi permet, à condition que la loi émane d’une liberté complète, à condition qu’à raison même de