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Page:Vermorel - Le Parti socialiste.djvu/193

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LE PARTI SOCIALISTE.

conçoit aujourd’hui, ne sert qu’à couvrir et à cacher une déplorable inégalité[1]. »

Au lieu d’aviser aux moyens d’éteindre l’ignorance et la misère, la société s’est constituée en état de guerre vis-à-vis des ignorants et des misérables, en vue desquels principalement ont été édictées les lois pénales.

À quelque point de vue que l’on se place, l’égalité légale n’est qu’une amère dérision tant que subsiste l’inégalité sociale.

C’est ainsi que tous les citoyens sont égaux devant la conscription ; mais moyennant une somme, qui n’est pour lui qu’une bagatelle, le riche pourra se soustraire à l’impôt du sang, tandis qu’il sera impossible au pauvre de réunir cette même somme sans s’imposer les plus pénibles sacrifices, et le plus souvent il devra payer de sa personne, laissant dans la misère sa famille dont il était l’unique soutien.

L’ouvrier est sous la dépendance du patron, le pauvre sous la dépendance du riche, et nous voyons se produire tous les abus les plus odieux que la Révolution semblait avoir à jamais écartés de nous.

  1. Encyclopédie nouvelle, par Pierre Leroux et Jean Reynaud.