comme étant sa racine même et son fondement. »
Ces principes entraînent pour conséquence nécessaire le mandat impératif.
Pour que le parti qui l’a élu soit réellement représenté, il importe que le représentant soit l’interprète le plus fidèle possible des sentiments et des opinions de ses commettants.
Cela est si essentiel que dans les circonstances graves les électeurs doivent rédiger des instructions écrites qui expriment d’une façon nette et formelle leur volonté. Tels furent les cahiers des États-Généraux de 1789, et si les États-Généraux furent si forts qu’ils parvinrent à se transformer en Assemblée constituante et à imposer un changement politique radical, c’était précisément parce que leurs membres s’appuyaient sur le mandat impératif de leurs commettants.
La répudiation du mandat impératif est la négation la plus impudente de la liberté politique, en même temps que c’est le renversement des notions les plus élémentaires du bon sens et du droit. D’une part, la délégation faite par le peuple de la souveraineté dont il est investi, ne peut être considérée comme une aliénation de cette souveraineté. Le peuple nomme des représentants et il ne consent pas à se donner des maîtres.