Page:Vermorel - Le Parti socialiste.djvu/257

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les lois de l’offre et de la demande, supprimant l’offre et faisant la rareté quand elle veut vendre, forçant la demande et écrasant le marché quand elle veut acheter.

Ainsi l’agiotage sera étouffé dans son germe, le travail tendra à devenir de plus en plus la loi de la société, les classes parasites seront supprimées, le travailleur sera plus facilement mis en possession de l’intégralité du produit de son travail, la justice dans l’échange produira sûrement l’équivalence des fonctions : toutes conditions essentielles, comme nous l’avons démontré, pour établir l’égalité, la liberté et la justice dans les rapports sociaux[1]

  1. L’organisation de l’échange aura pour conséquence de modifier profondément les conditions de la propriété. En effet la théorie de la propriété est étroitement dépendante de la théorie de la valeur qui l’engendre. D’autre part la propriété, dont on veut faire un droit absolu, est au contraire essentiellement subordonnée à toutes les manifestations de l’activité sociale C’est ainsi que Proudhon a démontré d’une façon très-saisissante que la propriété n’existe plus par elle-même, qu’elle n’est plus qu’une ombre, dans notre organisation économique actuelle ; elle est absorbée dans la circulation : « Qu’est-ce que la propriété aujourd’hui ? qu’est-elle devenue ? Un titre, le plus souvent nominal, qui ne tire plus sa valeur comme autrefois du travail personnel du propriétaire, mais de la circulation générale ; un privilége qui a perpétuellement besoin de l’escompte, et qui, à lui seul, ainsi que les vieux titres de marquis et de baron, ne donnerait pas au porteur, crédit d’un dîner… La propriété absorbée