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Le Christianisme reconnaissait bien l’égalité morale des hommes, mais il en réservait la réalisation

    taine ! Errare humanum est, disaient les anciens ; et les modernes répètent : Il faut se défier des lumières de la raison.
      « Cependant toute question se traduit en dernier ressort au tribunal de la raison. Ceux-là même qui déclarent la raison insuffisante. qui lui ordonnent de se soumettre, ne peuvent s’adresser qu’à elle pour qu’elle rende contre elle un arrêt d’incapacité ! Douter de la raison, c’est, en définitive, douter de tout ; c’est se plonger dans les ténèbres, en soufflant sur la seule lumière qui les puisse illuminer....
      « C’est cette question que nous examinerons d’abord, pour établir ce qui peut paraître à première vue un paradoxe : LA RAISON DE L’HOMME EST INFAILLIBLE.
      « Si l’on donnait à un géomètre des instruments pour mesurer un terrain, on ne pourrait attendre de lui un résultat exact qu’autant qu’on se serait assuré de la justesse des instruments livrés.
      « Dieu, en mettant l’homme sur la terre, lui a donné à mesurer et à comprendre tout ce qui se trouve en rapport avec lui, tout ce qui dépend de lui, tout ce qui exerce une influence sur ses actes et sur sa destinée.
      « Pour cela il lui a donné un instrument unique : la raison. La raison doit donc être exacte, doit suffire à la juste appréciation des choses, sans quoi Dieu aurait irrévocablement condamné l’homme à l’erreur.
      « Cependant, sans aucun doute, l’homme s’est souvent trompé, et se trompe encore chaque jour.
      « Mais le géomètre aussi peut se tromper, quoique muni des instruments les plus parfaits. « C’est que le géomètre doit apprendre à se servir de
      ses instruments ; c’est que l’homme doit savoir user de sa raison.
      « L’oeuvre de la raison est la recherche de la vérité.
      « Or la vérité n’a et ne peut avoir qu’un seul caractère, c’est d’être acceptée par la raison. Une chose est vraie, de par la rai-