truire le despotisme et de conquérir la liberté ; mais une fois la liberté conquise, la mission de la politique est finie, et le parlementarisme, en perpétuant indéfiniment les antagonismes politiques, n’a pas d’autre résultat que d’entretenir une stérile agitation. Voilà pourquoi le parlementarisme doit se retirer devant le socialisme.
Cette transformation du gouvernement et de la société était entrevue par les révolutionnaires de 1789 qui avaient conscience de la portée de leur œuvre de régénération, et Mirabeau, avec cette profondeur de vue qui le caractérisait, déchirait les voiles de l’avenir dans un discours prononcé à l’Assemblée constituante, le 21 août 1790, sur les traités de la France avec l’Espagne :
« Si nous devions nous conduire aujourd’hui d’après ce que nous serons un jour, s’écriait le grand orateur révolutionnaire, si franchissant l’intervalle qui sépare l’Europe de la destinée qui l’attend, nous pouvions donner, dès ce moment, le signal de cette bienveillance universelle que prépare la reconnaissance des droits des nations, nous n’aurions pas même à délibérer sur les alliances ni sur la guerre. L’Europe aura-t-elle besoin de politique, lorsqu’il n’y aura plus ni despotes ni esclaves ?
« Il n’est pas loin de nous peut-être ce moment où la liberté, régnant sans rivale sur les deux