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se procurer et de se rendre, se reconnaissant du reste parfaitement indépendants soit pour leur consommation, soit pour leur production. De gouvernants à gouvernés, au contraire, de quelque manière que soit constituée la représentation, la délégation ou la fonction gouvernante, il y a nécessairement aliénation d’une partie de la liberté et de la fortune des citoyens. Le contrat est donc essentiellement synallagmatique ; il n’impose d’obligation aux contractants que celle qui résulte de leur promesse personnelle de tradition réciproque ; il n’est soumis à aucune autorité extérieure : il fait seul la loi commune des parties ; il n’attend son exécution que de leur institution[1]. »

L’objet du nouveau contrat social devra être aussi strictement limité que l’objet de l’ancien contrat social était vaguement indéfini.

Proudhon définit ainsi le contrat fédératif : « Un contrat synallagmatique et commutatif pour un ou plusieurs objets déterminés, mais dont la condition essentielle est que les contractants se réservent toujours une part de souveraineté et d’autorité plus grande que celle qu’ils abandonnent. »

La liberté politique résultera de cette mutuelle garantie comme le reste, mais les intérêts écono-

  1. Idée générale de la Révolution au XIXe siècle.