Page:Vermorel - Le Parti socialiste.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sacrifier en se mettant en société ; ils ont voulu et dû étendre leurs jouissances et l’usage de leur liberté par le secours et la garantie réciproques, par le besoin de s’entre-protéger, besoin très-réel et très-sensible. Le calcul de la société nous donne ainsi la notion des devoirs de l’homme inséparable de celle de ses droits.

« Au point de vue social, fait observer Proudhon (Confessions d’un révolutionnaire), liberté et solidarité sont des termes identiques : la liberté de chacun rencontrera dans la liberté d’autrui non plus une limite, comme dans la déclaration des droits de l’homme de 1791, mais un auxiliaire ; l’homme le plus libre est celui qui a le plus de relations avec ses semblables. »

Par liberté, il faut entendre l’aplanissement de tout ce qui fait obstacle au développement et à la plénitude de la puissance individuelle.

La définition de la liberté contient ainsi l’affirmation du droit de l’individu à son complet développement, et c’est là le principe positif du droit.

La liberté ainsi comprise est un principe nouveau destiné à se substituer au vieux principe d’autorité, et à devenir la pierre angulaire du régime moderne comme le principe d’autorité a été la pierre angulaire de l’ancien régime.