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teur de toute sécurité en même temps que de toute liberté, ne seraient pas possibles s’il y avait des juges indépendants et responsables, élus par le peuple et assistés dans toutes leurs opérations, de jurés émanant véritablement du peuple, qui prononceraient sur le fait de façon qu’il ne reste aux juges qu’à appliquer la loi, et à faire respecter les principes souverains qui doivent dominer la loi.

Car il faut que les libertés essentielles, la liberté individuelle, la liberté de la presse, la liberté de réunion et d’association, soient mises une fois pour toutes à l’abri de toute contestation, à l’abri des coups d’État et des révolutions, et que leur jouissance soit garantie aux citoyens aussi bien contre les attentats des législateurs que contre ceux du gouvernement ; il faut que tous les principes constitutionnellement acquis, tels que le suffrage universel par exemple, soient pareillement garantis ; il ne faut pas que ces principes puissent être remis perpétuellement en question. Telle est la mission élevée qui doit appartenir à l’institution judiciaire.

Si les juges sont irresponsables, s’ils forment une classe dans la nation, au lieu d’émaner directement du peuple et d’être en rapports directs et intimes avec les justiciables, toutes les lois, toutes les dis-