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Page:Vernadsky - La Biosphère, 1929.djvu/11

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PRÉFACE DE L’ÉDITION RUSSE

Parmi les nombreux ouvrages géologiques il manquait une étude d’ensemble sur la biosphère, qui l’exposât comme un bloc intégral, comme la manifestation régulière du mécanisme de la planète, de sa région supérieure, l’écorce terrestre.

La soumission même de l’existence de la biosphère à des lois fixes n’est généralement pas prise en considération.

La vie sur la Terre est envisagée comme un phénomène accidentel, c’est ainsi que nos conceptions scientifiques méconnaissent l’action de la vie sur la marche des processus terrestres qui se manifestent à chaque pas : nous entendons la non-contingence du développement de la vie sur la Terre et la non-contingence de la formation, à la surface de la planète, et à la limite du milieu cosmique, d’une enveloppe spécifique pénétrée de vie, la biosphère.

Un tel état de connaissances géologiques est en rapport étroit avec la notion particulière, historiquement élaborée, qui envisage les phénomènes géologiques comme un ensemble de manifestations de causes insignifiantes, comme un peloton d’accidents. On perd la notion scientifique de phénomènes géologiques comme de phénomènes planétaires, dont les régularités ne sont pas propres à notre Terre seule ; la notion de la structure de la Terre comme d’un mécanisme dont les parties forment un ensemble harmonieux et dont les particularités doivent être étudiées en relation