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Page:Vernadsky - La Biosphère, 1929.djvu/115

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la surface terrestre étudiée à ce point de vue, on se heurtât à des traces et à des restes de l’écorce de la consolidation de la planète jadis liquide. Cette notion était liée aux hypothèses cosmogoniques, relatives au passé de la Terre, dont celle de Laplace était la plus profonde expression. Cette hypothèse était en haute valeur dans le monde des savants, qui, à une certaine époque, avait exagéré sa valeur scientifique. Cependant peu à peu il devint clair qu’on ne trouvait dans aucune des couches géologiques accessibles, la trace d’une telle écorce primaire de consolidation, et que l’hypothétique passé incandescent liquide de la planète ne se manifestait nulle part dans les phénomènes géologiques.

L’hypothèse de la planète jadis liquide et incandescente, l’hypothèse d’une ancienne ignition liquide disparut ainsi, mais le terme d’ « écorce terrestre », qui pénétra par cette voie dans la science, s’y est conservé, mais avec un autre sens.


78. — On distingue dans cette écorce terrestre une série d’enveloppes, géosphères, concentriquement disposées, bien que leur surface de démarcation ne soit généralement pas sphérique, Chaque enveloppe concentrique est caractérisée par ses systèmes d’équilibre : dynamiques, physiques et chimiques, dans une large mesure indépendants et isolés. Il est parfois difficile d’établir la démarcation des différentes enveloppes, ce qui est probablement dû à l’imperfection de nos connaissances.

Cette démarcation peut être fixée avec plus d’exactitude pour les régions supérieures de la phase solide de la planète et pour les régions gazeuses inférieures. Des composés chimiques ont pénétré ou pénètrent en grande quantité jusqu’à la surface terrestre à partir de 16 à 20 kilomètres en profondeur au-dessous du