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Page:Vernadsky - La Biosphère, 1929.djvu/20

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qu’une partie de la matière de la biosphère, peut-être la plus grande, d’origine non terrestre y ait pénétrée du dehors, des espaces cosmiques. Car cette matière étrangère, poussière cosmique et météorites, est impossible à distinguer dans sa structure interne, de celle de la matière terrestre.

Le caractère imprévu de la matière terrestre, que nous commençons à découvrir, demeure en beaucoup de points obscur et incompréhensible. Nous n’en avons pas encore de notion nette et entière ; cependant nos notions subissent à ce sujet de si grandes transformations et bouleversent tellement toute notre compréhension des phénomènes géologiques qu’il est absolument nécessaire de nous y arrêter, en abordant ce domaine des phénomènes terrestres.

Il est certain que l’identité de structure de la matière cosmique qui parvient jusqu’à nous, avec celle de la terre, n’est pas réduite aux limites de la biosphère, mince couche extérieure de la planète. Cette structure est identique dans toute l’écorce terrestre, dans l’enveloppe de la lithosphère, dont l’épaisseur atteint 60 kilomètres, et dont la partie supérieure — la biosphère — se confond avec elle d’une façon indissoluble et graduelle (§ 89).

Il est certain que la matière des parties plus profondes de la planète se distingue aussi par le même caractère, bien que sa composition chimique soit différente. Elle ne semble cependant jamais pénétrer en masses tant soit peu considérables jusqu’à l’écorce terrestre. C’est pourquoi on peut la négliger en étudiant les phénomènes observés dans la biosphère.


5. — On a longtemps considéré comme un fait indubitable que la composition chimique de l’écorce terrestre était déterminée par des causes purement géologiques, qu’elle était le résultat de l’action réci-