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Page:Vernadsky - La Biosphère, 1929.djvu/52

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sements de steppes, des champs remués, labourés, délaissés ; des îles nouvellement formées, des courants de lave consolidée, des terrains recouverts de cendre volcanique, d’autres terrains dégagés de glaciers ou de bassins aqueux, de nouveaux sols formés sur des rochers arides par les lichens et les mousses : tous ces phénomènes et d’autres formes de manifestations infinies de la vie sur notre planète créent pour un certain temps des taches qui marquent l’absence d’herbes et d’arbres sur l’enveloppe verte de la terre ferme. Mais ces taches ne restent pas longtemps. La vie recouvre rapidement ses droits, les herbes vertes et, au bout d’un certain temps, les végétations d’arbres rentrent en possession des places perdues ou en occupent de nouvelles. Cette végétation pénètre en partie du dehors avec les semences apportées par les organismes mobiles ou plus souvent encore par le vent ; d’autre part cette végétation est due aux fonds des semences qui gisent partout dans le sol à l’état latent en conservant parfois cette forme durant des siècles entiers.

Mais cette pénétration des semences du dehors, bien qu’étant condition nécessaire du développement de la végétation, n’est pas la cause déterminante. Ce développement s’effectue par multiplication des organismes, et dépend de l’énergie géochimique manifestée par cette multiplication ; le processus dure des années jusqu’au rétablissement de l’équilibre troublé. Il se trouve, nous le verrons, en rapport avec la vitesse de transmission de la vie dans la biosphère, de la transmission de l’énergie géochimique de ces matières vivantes, des espèces supérieures de plantes vertes.

Dans ce dernier cas, l’observateur attentif du repeuplement des espaces dénudés peut saisir ce mouvement d’effusion de la vie, et sentir réellement sa pres-