Il existe dans le milieu marin des bactéries de forme presque sphérique, dont le volume atteint d’après M. Fischer un micron cube, soit 10−12 centimètres cubes. Un centimètre cube peut contenir 1012 individus qui en tenant compte de l’intensité de leur multiplication, environ 63 scissions de chaque cellule en 24 heures, pourraient combler un centimètre cube en 11 à 13 heures, si une bactérie de cette espèce y pénétrait.
En fait, les bactéries ne se rencontrent pas isolées, elles forment toujours une population et, dans des conditions favorables, comblent encore plus rapidement un centimètre cube.
Le processus du dédoublement se produit effectivement avec cette vitesse lorsque les conditions sont propices ; en premier lieu, si la température du milieu le permet. La vitesse de l’ordre de succession des générations ralentit avec la baisse de la température, et ce changement peut s’exprimer par une formule numérique précise. La bactérie respire tout le temps c’est-à-dire qu’elle se trouve en un rapport étroit avec les gaz dissous dans l’eau. Il est clair que le nombre de bactéries en un centimètre cube ne peut atteindre le nombre des molécules gazeuses occupant le même volume, soit 2,706 × 1019 (nombre de Loschmidt). Un centimètre cube d’eau contiendra un nombre bien moindre de molécules gazeuses. Le nombre des bactéries en un centimètre cube ne pourra dépasser celui des molécules gazeuses avec lesquelles ces bactéries sont génétiquement liées. On constate ici une limite à la multiplication des êtres organisés, posée par les phénomènes de la respiration, et par les propriétés de l’état gazeux de la matière.
30. — L’exemple des bactéries nous permet d’exprimer le mouvement observé dans la biosphère et pro-