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patrick o’donoghan.

reille affaire ? » répétait-elle en revenant vers Erik, qui pâlissait de surprise et d’espoir.

Allait-il donc enfin apprendre le secret si passionnément cherché ?

Un pas lourd se fit entendre dans l’escalier de bois, et bientôt un petit vieillard tout rond et tout rose, vêtu d’un costume complet de gros drap bleu, la face encadrée dans une paire de grands favoris blancs, les oreilles garnies d’anneaux d’or, parut sur le seuil de la salle basse.

« Quoi ?… qu’est-ce donc ? Qu’y a-t-il ? demanda-t-il en se frottant les yeux.

— Il y a que nous avons besoin de toi ! répondit péremptoirement mistress Bowles. Assieds-toi là et écoute monsieur, qui va te répéter ce qu’il vient de me dire. »

Mr. Bowles obéit sans protestation. Erik fit comme lui. Il répéta à peu près ce qu’il venait de déclarer à la bonne dame.

Sur quoi la figure de Mr. Bowles se dilata comme une pleine lune, sa bouche dessina un large sourire, et il se mit à regarder sa femme en se frottant les mains. Elle, de son côté, ne paraissait pas moins satisfaite.

« Dois-je supposer que vous connaissiez déjà mon histoire ? » demanda Erik le cœur palpitant.

Mr. Bowles fit un signe affirmatif, se gratta l’oreille et se décida enfin à parler.

« Je la connais sans la connaître, dit-il enfin, et ma femme aussi la connaît bien !… Nous en avons