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CHAPITRE IX

cinq cents livres sterling de récompense


Patrick O’Donoghan, autant qu’Erik put le comprendre à travers les réticences et les digressions de M. Bowles, n’était pas précisément un modèle de vertu. Le propriétaire du Red Anchor l’avait connu mousse, novice et matelot, avant et après le naufrage du Cynthia. Jusqu’à cette époque, Patrick O’Donoghan était pauvre, comme le sont généralement les gens de mer. À la suite de ce naufrage, il était revenu d’Europe avec une grosse liasse de bank-notes, prétendant avoir fait un héritage en Irlande — ce qui semblait assez peu vraisemblable.

M. Bowles n’avait jamais cru à cet héritage. Il pensait même qu’une fortune si subite devait se rattacher d’une manière quelconque, mais probablement peu avouable, au naufrage du Cynthia. Car il était certain que Patrick O’Donoghan s’y était trouvé, et, contrairement à l’habitude des marins en pareil cas, il évitait avec soin d’en parler ;