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l’épave du cynthia.

La seconde enveloppe fit tressaillir Erik quand il la rompit. Elle portait en guise de cachet, sur la gomme qui la fermait, un médaillon gravé aux initiales E. D. entourées de la devise Semper idem

Ces initiales et cette devise se trouvaient reproduites au coin de la lettre enfermée dans l’enveloppe, et qui était de M. Durrien. La lettre disait ce qui suit :

« Mon cher enfant, laissez-moi vous donner ce nom à tout événement. Je viens de lire dans un journal français une note biographique traduite du suédois et qui me bouleverse plus que je ne saurais dire. Cette note vous concerne. S’il faut en croire ce qu’elle raconte, vous auriez été recueilli en mer, il y a vingt-deux ans, par un pêcheur norvégien des environs de Bergen, sur une bouée portant le nom de Cynthia ; votre voyage arctique aurait eu pour but spécial de retrouver un survivant du navire de ce nom, naufragé en octobre 1858 par le travers des îles Féroë ; enfin vous seriez revenu de votre expédition sans avoir pu rien apprendre à ce sujet.

« Si tout cela est vrai (oh ! que ne donnerais-je pas pour que ce fût vrai !), je vous demande en grâce de ne pas perdre une minute, de courir au télégraphe et de me le dire.

« C’est que dans ce cas, mon enfant — comprenez mon impatience, mon anxiété et ma joie —, dans ce cas vous seriez mon petit-fils, celui que