Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 1.djvu/118

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miné ?... Lorsque les passagers ne trouveraient plus le navire, ils reviendraient au port… On apprendrait que l’Alert avait appareillé… On le chercherait dans la baie… Et si le bureau maritime envoyait une chaloupe à vapeur pour le rejoindre au-delà de Roche-Point. Quels périls courraient alors Harry Markel et ses compagnons ?… Leur navire immobilisé serait reconnu, accosté, visité… C’était l’arrestation immédiate… C’était la police mise au courant du drame sanglant qui avait coûté la vie au capitaine Paxton et à son équipage !…

On le voit, il y avait un réel danger à partir, puisque l’Alert n’était pas assuré de faire route ; mais il y en avait un non moins réel à stationner dans l’anse Farmar. À cette époque de l’année, en effet, les calmes se prolongent parfois durant plusieurs jours.

Dans tous les cas, il fallait prendre un parti.

Si la brise ne se levait pas dans la nuit, si tout appareillage était impossible, Harry Markel et ses compagnons devraient-ils abandonner le navire, embarquer dans le canot, gagner le fond de l’anse, se jeter à travers la campagne avec l’espoir d’échapper aux recherches de la police, et, ce coup