Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 1.djvu/145

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jours. D’ailleurs, dès la nuit prochaine, qui sait si Harry Markel ne parviendrait pas à se débarrasser d’eux comme il s’était débarrassé du capitaine Paxton et de son équipage ?…

Harry Markel fit alors les dernières recommandations. Ses compagnons ne devaient pas l’oublier : ils n’étaient plus les gens de l’Halifax, les échappés de la prison de Queenstown… ils étaient les matelots de l’Alert, pour cette journée tout au moins. Ils auraient à se surveiller, à ne pas prononcer une parole imprudente, à prendre l’allure d’honnêtes marins, à « avoir de la tenue », comme le dit John Carpenter, à faire honneur à cette généreuse Mrs Kethlen Seymour !… Tous comprirent bien le rôle qu’ils avaient à jouer.

En attendant, et jusqu’au moment où l’embarcation serait repartie, ordre leur fut donné de ne se montrer que le moins possible… Ils resteraient dans le poste… Le maître d’équipage et Corty suffiraient à l’embarquement des bagages, à l’installation des passagers.

Quant au déjeuner, la table serait servie dans le carré, — un bon déjeuner dont la cambuse de l’Alert fournirait le menu. C’était