Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 1.djvu/150

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C’était à peine s’il leur restait souvenir de cette traversée. Le plus âgé d’entre eux avait au plus une dizaine d’années, lorsqu’il avait mis le pied en Angleterre. La navigation à bord de l’Alert serait donc chose nouvelle pour eux. Quant au mentor, c’était la première fois qu’il allait s’aventurer sur le perfide élément, à son extrême satisfaction.

« Hoc erat in votis ! » répétait-il, dix-huit cents ans après Horace.

En descendant du train à Bristol, la petite troupe, dès cinq heures, prit le paquebot qui effectue un service régulier entre l’Angleterre et l’Irlande, un parcours de deux cents milles environ.

Ce sont de beaux navires, ces paquebots, bien aménagés, de marche rapide, enlevant leurs dix-sept milles à l’heure. On se trouvait dans une période de calme. Rien qu’une légère brise. D’ordinaire, l’entrée du canal de Saint-George, lorsqu’on a dépassé Milford Haven et les extrêmes pointes du pays de Galles, est assez dure. Il est vrai, on est à peu près à moitié route, mais les passagers n’en sont pas moins éprouvés pendant une demi-journée encore. Cette fois, ils se seraient crus en partie de yachtmen sur les tranquilles eaux du lac Lomond ou du lac