Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 1.djvu/152

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il ne fut donc pas question de déambuler par les rues de Queenstown, et si l’Alert eût été mouillé dans le port, M. Patterson et ses jeunes compagnons s’y fussent immédiatement embarqués. Or, il était tard, près de neuf heures du soir. Le lendemain, on se rendrait à l’anse Farmar.

Il y eut là une légère déception, car tous espéraient bien passer cette première nuit à bord, blottis dans leurs cadres superposés « comme les tiroirs d’une commode », disait Tony Renault, et quelle satisfaction de dormir au fond de ces tiroirs !

Mais il fallait remettre l’embarquement au matin.

Cependant, dès le soir même, Louis Clodion et John Howard prirent heure avec un marin du port, qui promit de les mener dans son canot au mouillage de l’Alert. Sur les demandes qui lui furent posées, il indiqua la situation de l’anse Farmar à l’entrée de la baie, distante d’environ deux milles. Si même ils l’eussent voulu, on les y aurait conduits dès leur arrivée, et les plus impatients se montrèrent d’avis d’accepter la proposition. Une promenade nocturne à travers la baie, par ce temps chaud et calme, cela ne pouvait être que très agréable.