Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 1.djvu/210

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— D’ailleurs, observa Albertus Leuwen, on ne sait encore si le meilleur moyen, pour le braver, est d’avoir l’estomac plein ou vide…

— Vide… assura Hubert Perkins.

— Plein… assura Axel Wickborn.

— Mes jeunes amis, intervint M. Horatio Patterson, croyez-en ma vieille expérience, le mieux est de s’accoutumer aux mouvements alternatifs du navire. Comme nous l’avons pu faire pendant le trajet de Bristol à Queenstown, il est probable que nous n’avons plus à craindre ce mal !… Rien de tel que de s’habituer, et tout est habitude en ce bas monde ! »

C’était évidemment la sagesse qui parlait par la bouche de cet homme incomparable, et il ajouta :

« Tenez, mes jeunes amis, je n’oublierai jamais un exemple qui vient à l’appui de ma thèse…

— Citez… citez… s’écria toute la table.

— Je cite, poursuivit M. Patterson, en renversant un peu la tête en arrière. Un savant ichtyologiste, dont le nom m’échappe, a fait, au point de vue de l’habitude, une expérience des plus concluantes sur les poissons. Il possédait un vivier, et, dans ce