Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 1.djvu/234

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les prescriptions de la fameuse formule, à la seule dont on n’eût pas encore usé, et dont on pourrait attendre d’heureuses conséquences.

M. Patterson, qui n’aurait même pas fait un geste de protestation, si on l’eut écorché vif, fut dépouillé de ses vêtements jusqu’à la ceinture, et l’on soumit son estomac à des frictions réitérées avec un linge imbibé de collodion liquide.

Et il ne faudrait pas s’imaginer qu’il fût l’objet d’un frottement doux et régulier, dû à une main caressante ! Loin de là !… Le vigoureux Wagah — à tour de bras, pourrait-on dire — s’acquitta de cette tâche avec telle conscience, que le mentor ne serait que juste en triplant sa gratification à la fin du voyage…

Bref, pour une raison ou pour une autre, peut-être parce que, là où il n’y a plus rien, la nature perd ses droits comme le plus puissant des souverains, peut-être parce que le patient était tellement vidé que ce vide lui faisait horreur, le mentor fit signe qu’il en avait assez. Puis, se retournant sur le flanc, son estomac appuyé contre le bord du cadre, il tomba dans une complète insensibilité.

Ses compagnons le laissèrent reposer, prêts à venir au premier appel. Après tout, rien