trop grande distance pour qu’il fût possible de les raisonner. D’ailleurs — ce qui devait échapper à ces jeunes garçons — Harry Markel cherchait plutôt à s’écarter des bâtiments en vue, et, lorsque l’un d’eux, courant à contre-bord, se rapprochait, il laissait porter ou lofait d’un ou deux quarts, afin de s’en éloigner.
Cependant, le 18, vers trois heures de l’après-midi, l’Alert fut gagné par un steamer de grande marche qui faisait route au sud-ouest, c’est-à-dire en même direction.
Ce steamer, un américain, le Portland, de San-Diégo, revenait d’Europe en Californie par le détroit de Magellan.
Lorsque les deux navires ne furent plus qu’à une encablure l’un de l’autre, les questions d’usage s’échangèrent entre les capitaines :
« Tout va bien à bord ?…
— Tout va bien.
— Rien de nouveau depuis le départ ?…
— Rien de nouveau.
— Vous allez ?…
— Aux Antilles… Et vous ?
— À San-Diégo.
— Alors, bon voyage !
— Bon voyage ! »