Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 1.djvu/25

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télégramme qui n’aurait point été assez explicite ? Seule une lettre, et une lettre détaillée, pouvait contenir les instructions auxquelles il y aurait lieu de se conformer, faire connaître ce que serait ce voyage, dans quelles conditions il s’effectuerait, à quelle époque il devrait être entrepris, combien de temps il durerait, comment les dépenses en seraient réglées, à quel chiffre s’élèveraient les bourses mises à la disposition des neuf lauréats. Ces explications, à tout le moins, exigeraient bien deux ou trois pages et ne pouvaient se formuler dans ce langage négro-grammatique que parlent encore les noirs des colonies indiennes.

Mais toutes ces justes observations demeurèrent sans effet et le trouble ne se calmait pas. Et puis, voici que les pensionnaires qui ne bénéficiaient pas des avantages du concours, jaloux au fond du succès de leurs camarades, commençaient à les plaisanter, à les « blaguer », pour employer un mot qui figurera bientôt en bonne place dans le dictionnaire de l’Académie française. C’était là une mystification complète… Il n’y avait ni un centime ni un farthing dans ces prétendues bourses de voyage… Ce Mécène en jupons, qui avait nom Kethlen Seymour,