Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 1.djvu/268

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ainsi Harry Markel et ses complices étaient rassurés, en ce qui concernait cette visite de l’Essex. Personne, ni en Angleterre ni aux Antilles, ne soupçonnait qu’ils eussent pu s’enfuir sur un navire, et que ce navire fût précisément l’Alert… Il semblait donc que la chance les suivrait jusqu’au bout !… Ils allaient effrontément parcourir cet archipel, ils seraient reçus avec honneur, ils iraient d’île en île, n’ayant même plus la crainte d’être reconnus, ils achèveraient cette exploration par une dernière relâche à la Barbade, et ce n’est pas la route de l’Europe qu’ils reprendraient alors !… Le lendemain du départ, l’Alert ne serait plus l’Alert… Harry Markel ne serait plus le capitaine Paxton, et il n’aurait plus à bord ni M. Patterson ni aucun de ses jeunes compagnons de voyage !… L’audacieuse entreprise aurait réussi, et c’est en vain que la police rechercherait en Irlande les pirates de l’Halifax !…

Cette dernière partie de la traversée s’effectua dans les conditions les meilleures. Un temps magnifique, sous le souffle constant des alizés, permettait de porter toute la voilure, même les bonnettes.

Décidément, M. Horatio Patterson était aguerri. À peine si, parfois, un coup de rou-