Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 1.djvu/270

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Avant le coucher du soleil, l’Alert courait sur le dix-septième parallèle, en latitude de Saint-Thomas, dont il n’était plus séparé que par une vingtaine de milles. C’eût été l’affaire de quelques heures.

Mais, non sans raison, Harry Markel ne voulait pas s’aventurer de nuit au milieu du semis d’îlots et d’écueils qui borde les limites de l’archipel, et, par son ordre, John Carpenter dut diminuer la voilure. Le maître d’équipage fît amener les cacatois, les perroquets, la flèche d’artimon, la brigantine, et l’Alert resta sous ses doux huniers, sa misaine et ses focs.

La nuit ne fut aucunement troublée. La brise avait plutôt calmi, et le soleil, le lendemain, se leva sur un horizon très pur.

Vers neuf heures, on entendit un cri dans les barres du grand mât.

C’était Tony Renault qui répétait d’une voix éclatante et joyeuse :

« Terre par tribord devant… terre, terre ! »