Christian Harboe se fit conduire à bord, et les deux frères tombèrent dans les bras l’un de l’autre. Puis, ayant échangé de cordiales poignées de main avec M. Horatio Patterson et ses compagnons de voyage, le négociant dit :
« Mes amis, je compte que vous serez mes hôtes pendant votre séjour à Saint-Thomas… Combien doit durer la relâche de l’Alert ?…
— Trois jours, répondit Niels Harboe.
— Seulement ?…
— Pas davantage, Christian, et à mon grand regret, car il y a si longtemps que nous ne nous sommes embrassés…
— Monsieur Harboe, dit alors le mentor, nous acceptons avec empressement vos obligeantes propositions… Nous serons vos hôtes pendant notre séjour à Saint-Thomas… qui ne peut se prolonger…
— En effet, monsieur Patterson, un itinéraire vous est imposé.
— Oui… par Mrs Kethlen Seymour.
— Est-ce que vous connaissez cette dame, monsieur Harboe ?… demanda Louis Clodion.
— Non, répondit le négociant ; mais j’ai souvent entendu parler d’elle et, aux Antilles, on vante son inépuisable charité. »