Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 1.djvu/316

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assez rapidement, et, à mesure qu’il avançait, trouvait des eaux plus calmes.

Un peu après sept heures, un groupe de quelques personnes fut distinctement aperçu sur le sommet du morne, à l’endroit où la colonie arborait les couleurs suédoises :

« C’est la cérémonie réglementaire de chaque matin, déclara Tony Renault, et le pavillon suédois va être appuyé d’un coup de canon…

— Ce qui m’étonne, observa Magnus Anders, c’est que cela ne soit pas déjà fait !… D’habitude, c’est au lever du soleil, et voilà déjà trois heures qu’il est sur l’horizon ! »

L’observation était juste, et, au total, on pouvait se demander si c’était bien de la cérémonie en question qu’il s’agissait.

Le port de Gustavia offre aux navires, tirant de deux à trois mètres, d’excellents mouillages, abrités par des bancs contre lesquels vient se briser la houle du large.

Ce qui attira tout d’abord l’attention des jeunes passagers, ce fut la présence du croiseur qu’ils avaient rencontré la veille. Il était à l’ancre au milieu du port, ses feux éteints, ses voiles serrées, comme un navire pour quelque temps en relâche. Cela fit plaisir à Louis Clodion et à Tony Renault qui se