Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 1.djvu/47

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de toute confiance, sur lequel je pusse entièrement compter et qui serait agréé sans conteste par les familles de nos jeunes boursiers… Eh bien, cet homme, je l’ai trouvé dans le personnel de l’établissement…

— Je vous en félicite, monsieur le directeur. C’est, sans doute, un des professeurs de sciences ou de lettres…

— Non, car il ne peut être question d’interrompre les études avant les vacances. Mais il m’a paru que cette interruption présenterait moins d’inconvénients pour ce qui concerne la situation financière de l’école, et c’est vous, monsieur l’économe, dont j’ai fait choix pour accompagner nos jeunes garçons aux Antilles… »

M. Patterson n’avait pu réprimer un mouvement de surprise. Se relevant tout d’une pièce, il avait ôté ses lunettes.

« Moi… monsieur le directeur ?… dit-il d’une voix un peu troublée.

— Vous-même, monsieur Patterson, et je suis certain que la comptabilité de ce voyage de boursiers sera aussi régulièrement tenue que celle de l’école. »

M. Patterson, du coin de son mouchoir, essuya le verre de ses lunettes légèrement brouillé par la buée de ses yeux.