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Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/103

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En effet, à vingt pas en arrière, au pied d’un arbre, M. Patterson, étendu tout de son long, le chapeau à terre, la figure convulsée, les bras contractés, présentait l’apparence d’un homme qui n’a plus un souffle de vie.

Louis Clodion, John Howard, Albertus Leuwen, se précipitèrent vers M. Patterson… Son cœur battait… il n’était pas mort…

« Que lui est-il arrivé ?… s’écriait Tony Renault. Est-ce qu’il a été mordu par un serpent ?… »

Oui, peut-être M. Patterson avait-il été aux prises avec un de ces trigonocéphales, ces « fers de lance » si communs à la Martinique et à deux autres des petites Antilles. Ces dangereux reptiles, dont quelques-uns ont six pieds de long, ne diffèrent que par la couleur de leur peau et se confondent facilement avec les racines entre lesquelles ils se cachent. Il est donc difficile d’éviter leurs attaques aussi rapides que soudaines.

Mais, enfin, puisque M. Patterson respirait, il fallait tout faire pour qu’il reprit connaissance. Louis Clodion, écartant ses vêtements, s’assura qu’il ne portait aucune trace de morsure sur le corps. Dès lors, comment donc expliquer qu’il se trouvait en