Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/110

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se montraient encore. Le mont Pelé, que Tony Renault avait salué à son arrivée, reçut de lui un dernier adieu.

Le port de Castries se présente sous belle apparence entre d’imposantes falaises. C’est une sorte de vaste cirque dans lequel la mer a fait irruption. Les navires, même de fort tonnage, y trouvent des mouillages très sûrs. La ville, bâtie en amphithéâtre, étage gracieusement ses maisons jusqu’aux crêtes environnantes. Elle est, ainsi que la plupart des villes de l’Antilie, orientée au couchant, de manière à être abritée contre les vents du large et les plus violentes perturbations atmosphériques.

On ne s’étonnera pas que Roger Hinsdale regardât son île comme très supérieure à toutes les autres du groupe. Ni la Martinique ni la Guadeloupe ne lui paraissaient dignes d’une comparaison. Ce jeune Anglais, tout rempli de la morgue britannique, d’attitude un peu hautaine, excipait à toute occasion de sa nationalité, ce qui faisait sourire ses camarades. À bord, toutefois, il ne laissait pas d’être soutenu par John Howard et Hubert Perkins, moins « britannisés » que lui, sans doute. Mais, lorsque le sang anglo-saxon