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Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/117

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— En bon français, s’écria Tony Renault, « détestables belles-mères ! »

Et, sur cette repartie, toute la bande d’éclater de rire, tandis que le mentor se voilait la face.

Bref, tout cela finit par un serrement de main, un peu contraint de la part de Roger Hinsdale, très franc de la part de Louis Clodion. Puis il fut stipulé entre les deux nations que Tony Renault ne ferait aucune tentative pour arracher Sainte-Lucie à la domination anglaise. Seulement, ce que Louis Clodion aurait eu le droit d’ajouter, les passagers de l’Alert allaient bientôt le constater de visu et de auditu, c’est que, si Sainte-Lucie arbore actuellement le pavillon britannique, elle n’en conserve pas moins et de façon indélébile la marque française par ses mœurs, ses traditions, ses instincts. Débarqués à Sainte-Lucie, Louis Clodion et Tony Renault seraient fondés à croire qu’ils foulaient le sol de la Désirade, de la Guadeloupe ou de la Martinique.

Un peu après neuf heures, la brise se leva et, ainsi que l’espérait Harry Markel, elle venait du large. Bien qu’il s’agisse de l’ouest, cette expression est juste en ce qui con-