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sidérable de ceux qui voulurent les fuir, et la Barbade profita dans une large mesure de cette émigration dont s’accrurent l’importance et la prospérité de la colonie.

Après le dictatoriat de Cromwell, lorsque la restauration eut rendu à Charles II le trône de son père, ce roi fut prié par les colons d’accepter la souveraineté de l’île en promettant de payer à la couronne un impôt de quatre et demi pour cent qui frapperait tous les produits de l’île. L’offre était trop avantageuse pour être repoussée. Aussi, le 12 décembre 1667, fut signé le traité d’annexion de la Barbade au domaine colonial de la Grande-Bretagne.

La prospérité de l’île ne cessa de s’accroître depuis cette époque. Dès l’année 1674, sa population montait à cent vingt mille habitants, pour diminuer quelque peu ensuite ; les blancs ne comptant que pour un cinquième par rapport aux affranchis et aux esclaves, conséquence de l’avidité des gouverneurs. Toutefois, par sa position même, la Barbade ne fut point troublée par les interminables luttes de l’Angleterre et de la France, et d’ailleurs elle se trouvait protégée par ses défenses naturelles.